Nicolas, jeune maraîcher bio à contre-courant des révoltes agricoles

a-bord-de-leurs-tracteurs-les-agriculteurs-bretons_2513614_643x405p.jpg

Comme chaque année, le Salon de l’Agriculture fait les gros titres, moins pour la qualité de l’évènement que pour les révoltes agricoles qui l’animent. Paradoxalement, ces révoltes sont souvent orchestrées par la FNSEA, ce «syndicat majoritaire majoritairement responsable de l’effroyable situation dans laquelle se trouve l’agriculture française» d’après le journaliste et critique gastronomique Périgo Légasse

Naïvement, cet article aurait pu avoir pour titre « Amis agriculteurs, pour ne plus avoir le couteau sous la gorge, reprenez votre indépendance en vous détachant de la Grande Distribution ! ». Car à première vue, à ceux qui ont fait le jeu de la grande distribution par appât du gain, on serait tenté de leur répondre qu »on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ».

Même si on est producteur laitier.

Alors on a cherché un super témoignage qui pourrait illustrer ce sujet. Et on l’a trouvé.

 

beaufils

Il m’a été conseillé de rencontrer Nicolas Beaufils, jeune maraicher bio de 36 ans, dont la démarche sincèrement respectueuse de l’environnement le tient bien à l’écart des récents coups d’éclats du monde agricole.

Nous en avons profité durant l’entretien pour relayer les questions soulevées par nos internautes qui ont pu intervenir en live sur notre page Facebook.

Humble mais ouvertement contestataire, Nicolas me précise dès le début de notre entretien qu’«il n’est pas forcément constructif de fustiger le monde agricole en opposant d’un côté les bons paysans et de l’autre les méchants agriculteurs industriels car les choses ne sont pas toujours aussi simples», prenant l’exemple des cultivateurs de céréales qui reprennent l’activité familiale sans vraiment pouvoir changer la donne, pieds et mains liés par leur dépendance à la grande distribution héritée de père en fils. 

Alors pas question que cet article participe à la vulgarisation du sujet en véhiculant des idées reçues. Pour autant, à contre-courant d’un monde agricole qui se dit étranglé, le témoignage de Nicolas permet d’apporter un autre éclairage au débat. Et il est loin d’être un cas isolé

Un projet de vie

Nicolas vit avec sa femme Nathalie et ses 3 enfants à 30kms de Reims. Ils n’ont pas la TV mais ne vivent pas pour autant en autarcie puisqu’ils suivent assidûment l’actualité « re-traitée par les réseaux sociaux » sur internet, alimentent leur propre page Les Jardins de Priape, et ont même leur Youtuber/Agriculteur fétiche ! Loin du cliché de l’agriculteur reculé. Mais le choix de vie de Nicolas, c’est d’avoir pris ses distances avec les complexités et les paradoxes de la société conventionnelle : « je n’adhérais pas à cet esclavage moderne qu’on appelle le salariat».

La 2ème option, c’était d’aller vivre nu dans les bois !

DSC_3485
Poules plein air

Après des études de philo, Nicolas a choisi d’apprendre le métier de maraicher parce que « c’était celui qui correspondait le mieux à mes convictions et au mode de vie auquel j’aspirais». Et de préciser que « la 2ème option c’était d’aller vivre nu dans les bois, mais c’était moins envisageable ».

Avec un maigre apport personnel, il souscrit à un prêt dans une banque solidaire pour l’aider à s’installer dans sa nouvelle exploitation de 2 hectares à Chéry Chartreuve.

LIVE FACEBOOK – Par Lila C. : « Pensez-vous qu’être agriculteur bio vous met à l’abri de la crise connue par beaucoup d’agriculteurs ? »
Ce n’est pas grâce au bio mais plutôt parce qu’on travaille sur une petite surface, que l’on développe une production diversifiée, et que l’on distribue en circuit-court. De cette façon, on n’est dépendant de personne, on maitrise le prix final, on se rémunère à un prix juste, et on souffre moins des éventuelles pertes liées à une mauvaise année que dans le cas d’une monoculture. En revanche, cette démarche ne garantit ni un enrichissement, ni une sécurité. Il faut un peu de chance, de réussite, et surtout beaucoup de travail.

paniers

L’AMAP : la campagne qui vient à la ville

Il sème ses premiers plants de légumes en mars 2008 et les distribuera quelques mois plus tard dans une AMAP de la région, dont le système associatif permet une vente directe en toute simplicité : « l’AMAP c’est la campagne qui vient à la ville sans intermédiaire ». Les entrepreneurs qui nous lisent verront ici le parfait exemple d’un go-to-market réussi grâce à un parfait MVP 100% lean startup.

Nicolas se méfie des grands concepts révolutionnaires et des jargons marketing destinés à rassurer les consommateurs. S’il a fini par certifier ses légumes par le label AB qu’il avait initialement refusé, c’est surtout parce que «la certification est une sécurité aux yeux du consommateur que seule la parole du producteur ne suffit pas à garantir». Nicolas regrette que «le consommateur accorde une aussi grande importance au label AB, quand on sait ce qui se cache en réalité derrière une labelisation»

LIVE FACEBOOK – Par Christel W. :« Et la permaculture ? Est-ce utopique de penser à cette voie pour nourrir la population ? « 
La permaculture est bien plus vertueuse que l’agriculture conventionnelle, mais sa mise en place est moins simple qu’on ne veut le faire croire. La Ferme du Bec Hellouin (notamment mise en avant dans le film Demain, NDLR) est moins exemplaire qu’il n’y parait, en ce sens que c’est une ferme artificielle à vocation expérimentale qui a reconstitué en 3 ans les conditions auxquelles un permaculteur ne pourrait arriver qu’en 10 ans moyennant une lourde masse salariale.
DSC_3862.jpg
Lignes de salades

En 7 ans, son exploitation Les Jardins de Priape a suffisamment grandi pour atteindre un bon équilibre et nourrir la famille. En 2015, il distribue toutes les semaines 170 paniers de légumes dans des AMAP parisiennes et 30 dans une AMAP rémoise.

Le reste de la production part chez Sacrés Fermiers, un magasin de producteurs à Reims dont Nicolas et sa femme comptent parmi les cofondateurs. Le surplus de production est proposé chaque semaine dans 2 magasins bios de la région.

Le changement viendra des urbains

Étonnamment, c’est en zones urbaines que ses produits ont le plus de succès. D’après Nicolas « le changement de mentalité vient souvent des urbains. Ils ont le pouvoir de dicter les changements en faisant évoluer leurs modes de consommation ».

Force est de constater qu’en continuant de faire ses courses dans un supermarché, les consommateurs donnent à la grande distribution le pouvoir d’imposer ses conditions aux fournisseurs, en les contraignant à livrer des produits plus standardisés, plus calibrés, plus emballés, plus marketés, plus conservables… ce qui entraine l’utilisation d’intrants chimiques, favorise la monoculture industrielle, aggrave le gaspillage alimentaire, et multiplie le nombre d’intermédiaires avant d’arriver dans vos rayons. In fine, c’est la rémunération du producteur qui se trouve impactée. A l’inverse, si les consommateurs boycottaient les supermarchés en appelant la grande distribution à changer ses méthodes, les producteurs seraient en mesure de renverser le rapport de force.

DSC_0008.jpg
Le panier du marché

Faire ses courses au marché est un début de solution à laquelle adhèrent de plus en plus de consommateurs. Mais à condition de faire vos achats en direct du producteur. Pourtant, inconsciemment les consommateurs privilégient souvent les stands de « revendeurs » parce qu’ils proposent une gamme de fruits et légumes plus large à des prix plus compétitifs. Evidemment, son voisin producteur biologique proposera une gamme plus restreinte car c’est la condition pour une alimentation saisonnière et locale. Et si les produits sont quelques centimes plus chers, c’est parce que produire de manière diversifiée sur une petite parcelle engendre moins « d’économie d’échelle » que les monocultures sur larges parcelles, propre à l’agriculture intensive conventionnelle.

DSC_3382.jpg
Epandage du compost

Me faisant l’avocat du diable en évoquant la difficulté pour les consommateurs de restreindre leur alimentation à des produits saisonniers et locaux, ou de s’abonner à des paniers hebdomadaires au risque de ne pas savoir cuisiner les produits proposés, Nicolas rétorque qu’ il faut savoir ce qu’on veut ! « Si on veut bien manger, il faut soutenir ceux qui y contribuent. Si on préfère manger le plus facilement possible, on soutien automatiquement l’industrie agricole intensive et les travers qu’on lui connait ».

LIVE FACEBOOK – Par Louis-Marie G. :« Penses-tu que 100% de l’agriculture peut devenir biologique? Et selon toi, qu’est-ce qui fait que tu gagnes plus facilement ta vie qu’un agriculteur non bio ?« 
Oui, ce serait possible, mais avec les dérives que ça peut engendrer. Puisque l’intérêt des consommateurs pour ce label est grandissant, les industriels et les distributeurs conventionnels commencent à adopter le bio tout en conservant leurs méthodes industrielles; d’autant que le bio industriel réalise sensiblement les mêmes rendements que l’agriculture conventionnelle. L’avantage, c’est que le Bio aura amorcé la bonne démarche en sensibilisant le consommateur.
Quant à la rémunération, certes je valorise mieux mes produits grâce à la vente directe, mais en taux horaire je ne gagne pas mieux ma vie qu’un agriculteur non bio, qui solutionne plus rapidement ses problèmes par l’usage de pesticides et autres intrants chimiques quand ce même problème me demande plus de temps en le traitant manuellement et naturellement.

Nicolas n’est pas obtu pour autant, il offre même du Nutella à sa fille pour Noël en dépit de ses principes ! Pour bien comprendre la valeur d’un tel sacrifice paternel, imaginez qu’un partisan du végétalisme offre une côte de boeuf à sa femme pour leur anniversaire de mariage.

En clôture de l’entretien, je comprends que le Supermarché Idéal de Nicolas, ce serait « un magasin de producteur 100% biologique». Nathalie, sa femme, ajoute «avec des ateliers de cuisine pour transformer sur place les aliments en confitures, sauces conserves etc ». Mais surtout, le Supermarché Idéal devra être « un magasin avec les valeurs du magasin militant, mais rendu accessible au grand public ».

On retient l’idée !

7 tendances qui inventent le supermarché de demain

Les uns le rêvent collaboratif, les plus malins l’uberisent, les technophiles le phygitalisent,les pragmatiques le court-circuitent, les idéalistes l’éco-responsabilisent, les gourmets le foodpornisent et les fainéants le dématérialisent. Finalement, à quoi ressemblera le supermarché de demain ?

Les alternatives émergentes sont variées, mais ont toutes le même objectif : réinventer le supermarché pour apporter des solutions adaptées aux consommateurs déçus de la grande distribution. 

Le Supermarché Idéal a identifié 7 grandes tendances pour vous aider à y voir + clair.

Le-futur

1 – Le Supermarché Collaboratif

Des dizaines de projets aux 4 coins de France et d’Europe souhaitent rendre le supermarché plus collaboratif (BeesCoop à Bruxelles, La Louve à Paris, SuperCoop à Bordeaux, SuperQuinQuin à Lille, Coopéco à Charleroi, The People’s Supermarket en Angleterre…etc)

Pour l’instant, la plupart sont seulement en projet mais de belles communautés les soutiennent. Leur modèle à tous : Park Slope Food Coop, un supermarché collaboratif né dans les années 70 à New-York.

Le principe : vous pouvez être client du supermarché à condition d’acheter une part (pour devenir membre coopérateur) et de contribuer à hauteur de 3h/mois bénévolement aux tâches de gestion du magasin. Le client devient alors un vrai « consommacteur« .

Capture d’écran 2016-02-19 à 17.33.18.png

L’avantage : Proposer des prix + bas à qualité équivalente, en économisant le coût de la masse salariale grâce au bénévolat.

Le risque : La fiabilité et la difficulté de coordination d’une multitude de bénévoles investis à hauteur de seulement 3h/mois.

La critique à prévoir : Faire des économies grâce au bénévolat, ça pourrait être mal vu quand le taux de chômage explose.

Le bémol : Le modèle New-Yorkais sur lequel toutes ces initiatives se basent a mis un peu de temps à devenir viable, et est désormais ultra-saturé.

 

2 – L’Uber-marché

L’ubérisation, c’est l’élément de langage fourre-tout que l’écosystème startup adore détester. Il décrit un nouveau « business model » qui disrupte un modèle obsolète en utilisant le digital pour mettre en relation des humains avec des ressources existantes sans en être le propriétaire ou l’employeur*

Dans l’univers alimentaire, qui n’a pas entendu parler de La Ruche Qui Dit Oui ?

C’est un chouette réseau de 700 mini-supérettes qui ne possède aucun lieu physique et n’emploi aucun personnel. Le principe, c’est que n’importe qui peut décider d’organiser une collecte de produits locaux à redistribuer aux clients du quartier. Cela revient à améliorer le système des AMAP puisque La Ruche apporte la souplesse qui manque aux AMAPS en n’imposant ni régularité d’achat ni de panier pré-configuré.

Capture d’écran 2016-02-19 à 17.25.28.png

Le concept est plutôt sexy, l’initiative est saluée quasi-unanimement, malgré quelques dérives qui peuvent froisser les producteurs concernés. Les clients risqueraient de l’être aussi -froissés- s’ils venaient à retrouver les produits sélectionnés par leur Ruche à moitié prix dans le Leclerc voisin. Mais ces cas sont encore très rares, le projet étant porté par des valeurs sincères.

L’avantage : Court-circuiter la Grande Distribution en relocalisant l’économie à l’échelle du quartier.

Le risque : La maitrise de la qualité des produits d’une Ruche à une autre, qui dépend de l’engagement du responsable de la Ruche dans la sélectivité des produits mais sans être standardisé.

La critique à prévoir : certains responsables de Ruche, à l’instar des chauffeurs Uber, protestent contre la maison-mère sur le fait de devoir reverser 50% de leur commission alors qu’ils fournissent une grande partie du boulot (recherche de producteurs, d’un local, de clients), bien que La Ruche fournisse à la fois la structure en ligne et une image de marque grandissante.

Le bémol : certaines Ruches deviennent des business (trop?) lucratifs avec parfois + de 1500 clients actifs, laissant imaginer la difficulté pour les producteurs partenaires d’approvisionner la Ruche dans les quantités attendues. Vont-elles devoir solliciter des producteurs adeptes de l’agriculture intensive pour y remédier ?

Bref, on ne peut pas avoir Uber et l’argent d’Uber !

*Airbnb est le + gros site hôtelier sans posséder la moindre chambre d’hôtel, Uber est devenue la plus grosse flotte de « taxis » au monde sans salarier le moindre chauffeur, et BlaBlaCar transporte 20 millions de covoitureurs en 2015 sans posséder le moindre moyen de transport.

 

3- Le Supermarché « Phygital »

Le principe du Phygital, c’est d’intégrer les technologies du digital dans un lieu de vente physique, pour améliorer l’expérience en magasin et faciliter l’acte d’achat.

Cette tendance est particulièrement émergente dans les enseignes d’équipement ménager ou électronique pour éradiquer l’effet « showrooming » que nous connaissons tous : venir voir et tester les produits en boutique pour les acheter plus tard depuis notre canapé chez un concurrent proposant le meilleur prix et le meilleur service de livraison.

Capture d’écran 2016-02-19 à 17.38.18.png

Dans le cadre d’un supermarché alimentaire, l’utilisation du digital permettrait par exemple de supprimer le temps d’attente en caisse (via des bornes de paiement NFC), d’avoir accès à davantage d’informations sur le produit, l’origine, la composition (comme le proposait le supermarché du futur lors de l’Exposition universelle 2015 à Milan), de recevoir un ticket de caisse électronique plutôt que papier, de profiter de promotions personnalisées sans être submergées de celles qui ne nous concernent pas…etc

L’avantage : capter les générations Y et Z également appelées « digital natives »

Le risque : faire fuir les générations moins habituées au digital

La critique à prévoir : à ce rythme là, dans 15 ans les robots remplaceront les humains !

Le bémol : le coût de l’investissement initial pour équiper un magasin physique

 

4 – Les magasins de producteurs

L’idée des magasins de producteurs, c’est de fonctionner en circuit-court en supprimant tous les intermédiaires entre le producteur et le consommateur, pour assurer une logistique directe « de la fourche à la fourchette ».

Le magasin de producteurs, s’il est une des alternatives de demain, est surtout un  retour à un mode de distribution traditionnel. Il offre une traçabilité qui répond aux angoisses du consommateur inquiété par les récents scandales alimentaires, il réhumanise le rapport à l’aliment et à celui qui le produit, et s’appuie sur pas mal de bons sens environnemental

circuit_court.jpg

L’avantage : Valoriser le travail des agriculteurs, en leur assurant une meilleure rémunération.

Le risque : les prix sont souvent + élevés que dans les supermarchés traditionnels, car ces magasins n’ont ni les volumes nécessaires ni la puissance de négociation des centrales d’achats nationales de la Grande Distribution

La critique à prévoir : la notion de « local » est rassurante mais attention à ne pas tomber dans le piège : elle n’est pas automatiquement synonyme de « qualité »! Même à côté de chez vous, certains agriculteurs sacrifient la qualité au profit de la rentabilité.

Le bémol : La démarche peut paraitre moins honnête lorsque le magasin de producteurs est (in)directement affilié à une grande enseigne.

 

5 – Le Supermarché Eco-responsable

Celui-là, il est encore loin d’exister, tellement la promesse semble utopique. S’il est encore difficile de définir un modèle de supermarché 100% éco-responsable du sol au plafond,  ce ne sont pas les projets et les initiatives qui manquent.

Jean Bouteille réhabilite le système de consigne avec brio.

Zéro Gachis tente d’éradiquer le gaspillage alimentaire dans les rayons des supermarchés traditionnels.

Future Of Waste fédère les porteurs de projet qui recyclent les invendus en confitures, des confiseries, ou en bocaux.

Pochéco démontre que l’on peut éco-concevoir une entreprise d’enveloppes du sol au plafond.

Le mouvement Zéro Waste France inspire de nombreux commerçants à adopter une démarche anti-gaspi.

Le label Gueules Cassées réhabilite les produits moches.

Jean-Bouteille-la-consigne-est-de-retour-.jpg

A moins de ne pas lire la presse, vous n’avez pas pu passer à côté de la tendance du « Vrac », qui permet de supprimer les emballages et de vous faire acheter la « juste dose ». Si BioCoop  est souvent cité en référence, elle ne propose qu’une partie de ses produits en vrac, tandis que l’enseigne Day by Day s’est positionnée exclusivement sur le 100% vrac et a déjà ouvert une 10aine de boutiques en France.

L’avantage : consommer sans faire de mal à sa planète pourrait devenir une fierté !

Le risque : la crainte que l’investissement nécessaire pour éco-concevoir le supermarché impacte le prix des produits.

La critique à prévoir : trop contraignant et fastidieux pour les consommateurs.

Le bémol : bien que Day By Day supprime les emballages en proposant du vrac, l’enseigne ne s’engage pas pour autant sur la qualité et la provenance des produits.

 

6 – Le Super FoodPorn

A Paris on pense forcément à La Grande Epicerie, à Lafayette Gourmet, mais ici on a plutôt un coup de coeur pour La Maison Plisson, ou Causses. En Europe, on pensera aussi à Cru en Belgique, ou à Eataly en …Italie (l’enseigne existe aussi aux US et débarque à Paris en 2016)

cru couv

L’intelligence du concept orienté « FoodPorn », c’est qu’en misant sur les meilleurs produits, les plus beaux packaging, les ambiances les plus conviviales et les expériences gustatives les plus incroyables, il restera indémodable tant que la France veille à rester la nation de la gastronomie. Des 7, c’est sans doute la tendance la mieux installée pour le futur même si elle ne concerne pas toutes les bourses.

L’avantage : répondre au besoin impulsif de plaisir gustatif pour tous les gourmets.

Le risque : devient de + en + marginalisant au fur et à mesure que la part du budget des français attribuée à l’alimentaire diminue (20% du budget global en 2015 vs 36% en 1960 – Le Figaro)

La critique à prévoir : bien se nourrir ne devrait pas devenir un luxe.

Le bémol : une offre premium s’accompagne souvent d’un prix premium.

 

7 – Le 100% online

A l’ère du tout internet où nous avons tous un smartphone en main, le consommateur a-t-il vraiment le besoin (et l’envie) de se déplacer pour faire ses courses ? En fin de compte, les supermarchés physiques ont-ils vraiment une raison d’être dans les prochaines décennies ?

En attestent l’explosion du Drive en zones périurbaines et l’arrivée du Drive piéton en zones urbaines, l’essor de la livraison de repas à domicile (Take Eat Easy, Pop Chef, Deliveroo), l’engouement des acteurs internationaux pour la livraison de vos courses à domicile (Instacart, Amazon Fresh, UberEats) et la naissance de quelques acteurs locaux (Le Comptoir Local à Paris ou Localizz à Marseille)

courses-grande-distribution-en-ligne

Sans parler des services de livraison de recettes à domicile qui permettent aux citadins aisés de recevoir des kits prêts à cuisiner, à l’exemple des Commis ou de Cook Angels.

L’avantage : Un gain de temps précieux, à condition que l’application ou le site web soit suffisamment ergonomique et intuitif et que le service de livraison soit efficace.

Le risque : Perdre tout contact avec la société à force de tout commander depuis son canapé.

La critique à prévoir : Permettre de faire ses courses en ligne, c’est la solution de facilité qui conforte la fainéantise du consommateur au lieu de lui redonner le plaisir de se déplacer.

Le bémol : Il reste difficile de proposer à domicile une expérience d’achat digne de ce nom dans l’alimentaire, en témoigne la faible part de marché de la vente en ligne chez les grands distributeurs (environ 6% du CA global)

 

Si ces 7 concepts reflètent les tendances actuelles de la distribution alimentaire, ils ne couvrent pas l’ensemble des possibilités. Le Supermarché Idéal reste attentif à toutes les nouveautés et à toutes les initiatives ! Vous en connaissez d’autres ou n’êtes emballé par aucune de ces 7 tendances ? Laissez un commentaire ou écrivez-moi à hugo.caffarel@gmail.com

Hugo